L'exercice est atypique : vous nous présentez, sans qu'aucun document ne nous ait été transmis, le projet de loi de finances rectificative et une partie des mesures du projet de loi de finances pour 2022, que le Parlement examine pourtant depuis plus d'un mois. Cette grave dérive démocratique s'explique par le peu de considération que vous affichez pour le Parlement.
Le plan France 2030 n'est qu'un énième exercice de communication que le Président de la République affectionne tant et qui s'inscrit dans sa campagne présidentielle. Je ne sais pas comment ce plan se traduira sur le plan budgétaire mais je ne peux m'empêcher de le comparer au grand plan d'investissement présenté en 2017, qui prévoyait 50 milliards d'investissements sur cinq ans mais dont nous n'avons jamais vu la couleur.
Ces pratiques donnent l'impression d'un enfumage permanent, loin des enjeux et des investissements massifs pourtant nécessaires, notamment pour réussir la transition écologique et réindustrialiser notre pays, condition de notre souveraineté.
Concernant la situation économique, vous vous dites satisfait de la politique menée et des résultats obtenus, monsieur le ministre. Je m'en étonne. L'inflation est forte, pour des postes budgétaires importants, comme l'énergie. Elle frappe durement les ménages les plus populaires, dont le pouvoir d'achat s'érode. Les plus aisés, comme d'habitude, sont épargnés.
Vos réponses ne sont pas à la hauteur. D'un côté, le chèque énergie est insuffisant et trop restreint, de l'autre le chèque inflation cible tout le monde sans prendre en compte les besoins réels. Alors que vous convenez qu'il est nécessaire d'augmenter les salaires, vous vous refusez à utiliser les outils dont vous disposez : le SMIC et le point d'indice pour les fonctionnaires. Allez-vous, enfin, y consentir ?
Comptez-vous infléchir cette politique injuste en faveur des plus riches que certains, y compris dans votre majorité, appellent de leurs vœux ?