Vous dites, monsieur le rapporteur général, que ce sont de nouveaux métiers auxquels il faut s'adapter. Ils se développent, certes, mais ils existaient déjà auparavant. La seule différence, c'est qu'avant la création des plateformes ils étaient exercés, pour la plupart d'entre eux, dans le cadre du salariat – j'en sais quelque chose. Il existe maintenant tout un système qui fait que les entreprises s'extraient, à travers les plateformes, des protections sociales liées au salariat pour employer des gens à la tâche. Le salariat était la protection contre cela. Ces dispositifs sont une façon de contourner ce que les chefs d'entreprise ont été obligés de concéder aux salariés au fil du temps. Il s'agit donc d'un retour en arrière terrible. Je pense qu'il vaut mieux réfléchir à la présomption de salariat plutôt qu'à la présomption d'indépendance, comme l'ont fait un certain nombre de pays qui avaient pourtant été les plus en pointe dans le développement de l'ubérisation.