Nous ne voulons pas dire, bien entendu, que le privé n'a pas un rôle à jouer dans la transition écologique Il semble cependant nécessaire de sortir de l'illusion de la finance verte : les déterminants des investissements restent, pour des investisseurs ou des gestionnaires, les rendements et les risques de leurs portefeuilles, et si les aspects climatiques sont pris en compte, c'est souvent uniquement à travers le prisme des risques qu'ils peuvent induire et non dans un objectif vertueux.
Le changement climatique constitue bien un échec des marchés parce qu'on ne donne pas de valeur financière à l'environnement. On peut donc résumer la question par cette phrase : oui à la taxonomie, oui à plus d'informations sur les aspects extra-financiers des activités des entreprises et des banques, oui à une harmonisation des critères pour éviter le greenwashing, mais non à l'illusion de la finance verte qui laisserait croire que les marchés financiers constitueraient la solution pour le financement de la transition écologique. Il s'agit là d'une grande illusion qui donne parfois bonne conscience : on se fait croire qu'on s'occupe de quelque chose sans véritablement changer le système. J'ai bien peur que notre bois continue à partir en Chine pour nous revenir en parquet.