Êtes-vous certains, messieurs, que cette hausse d'inflation n'est qu'une bosse ? Vous projetez un retour à des taux de l'ordre de 1,7 % mais, avec la réduction de la production des logements dans les métropoles, la tendance n'est pas à la stabilisation des loyers. Il y a aussi le problème de l'énergie. Peut-on dire, avec de fortes tensions sur le marché électrique, qu'on va revenir à la situation antérieure, y compris en France ?
Deuxièmement, selon vos prévisions, nous retrouverions des taux de croissance potentielle de l'ordre de 1,5 % et 1,6 %, mais la hausse de la productivité devrait atteindre 1,2 % selon vos projections. Ne resterait-on pas plutôt à des taux de croissance potentielle de l'ordre de 1 % ou 1,2 % ?
Troisièmement, et il s'agit peut-être là du sujet le plus grave, ne nous acheminons-nous pas vers un relèvement des taux d'intérêt en Europe, du simple fait que ce mouvement a déjà commencé aux États-Unis ? Avec un niveau d'inflation de 7 %, on ne voit pas comment la réserve fédérale américaine ne continuerait pas à le relever – une hausse d'un point, par paliers de 0,25, est déjà programmée. On ne voit pas comment la zone euro pourrait résister à un effet de contagion et échapper à une remontée des taux, grosso modo à partir du milieu de cette année.