Je souhaiterais, moi aussi, que notre assemblée soit exemplaire quant à l'application du règlement dont elle s'est dotée. Ce règlement, en son article 39, est clair : « Ne peut être élu à la présidence de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qu'un député appartenant à un groupe s'étant déclaré d'opposition. »
Sur le mur du fond de la salle de notre commission, sont apposés les noms de ceux qui l'ont présidée : depuis 2007, ce sont systématiquement des députés de l'opposition. Monsieur Woerth, vous allez laisser votre nom sur ce mur, mais la date indiquée pour la fin de votre présidence devrait être celle d'aujourd'hui, car vous devriez démissionner. Lorsqu'on est représentant du peuple français, on se doit d'appliquer les lois et le règlement de notre assemblée. Afin de vous conformer à l'esprit de la révision constitutionnelle de 2008, nous vous demandons solennellement de démissionner. Le choix politique que vous avez fait vous appartient, mais vous devez agir en conséquence.
Certains estiment que ce n'est pas nécessaire, car la session se termine dans une semaine. Mais nous sommes tous élus jusqu'au mois de juin. Qui peut dire ce qui se passera pendant les quatre mois qui nous en séparent, dans un contexte économique et géopolitique aussi complexe que celui d'aujourd'hui ? Notre commission n'arrête pas fonctionner ; elle peut poursuivre ses travaux, être convoquée à tout moment pour procéder à des auditions.
Comme vient de le faire notre collègue Louwagie, je vous demande donc de nouveau de démissionner pour laisser à un député ou une députée de l'opposition la présidence de la commission des finances, dont le rôle ne s'arrête pas à la semaine prochaine.