Votre nomination est audacieuse. L'histoire dira si elle est courageuse. Notre justice a besoin d'une profonde révolution et j'espère que vous serez l'homme de cette révolution. Jamais la défiance des Français envers la justice n'a été aussi forte. Les défis sont immenses : le poison de la politisation a gangréné, depuis l'affaire du « mur des cons », l'institution judiciaire ; un quarteron de magistrats, qualifiés par vous-même de « barbouzards », a altéré, lors de la dernière élection présidentielle, le cours de notre démocratie ; les délais pour rendre justice n'ont jamais été aussi longs ; les moyens humains et matériels sont indigents au point qu'un de vos prédécesseurs parlait de « clochardisation ». Sur mille euros de dépenses publiques, seuls quatre euros sont consacrés à la justice. Chaque année, cent mille peines de prison ferme ne sont pas exécutées ; nos prisons sont sous-dimensionnées face à l'ensauvagement de la société et mal adaptées à la lutte contre la récidive.
À combien se chiffre l'engagement que vous avez obtenu ? Avez-vous les moyens budgétaires et la volonté de conduire l'indispensable révolution de la justice ?