Vous avez égrené les violences subies par les représentants de l'autorité. Elles font froid dans le dos et ne font malheureusement pas l'objet de la même attention que d'autres faits : aucune tribune, aucune édition spéciale, aucune manifestation publique pour dénoncer les violences contre la police…
Vous soulignez que le refus d'obtempérer est statistiquement devenu monnaie courante, en totale contradiction avec le besoin sécuritaire exprimé par nos concitoyens. Incontestablement, le lien entre les citoyens et les forces de l'ordre est complexe, voire distendu par endroits. Nul ne sait vraiment comment retisser la relation.
La mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme a auditionné des chercheurs qui se sont penchés sur cette délicate question. Loin des caricatures, ils nous ont transmis beaucoup d'éléments intéressants. Leurs études démontrent que la police française n'est pas raciste ; nous le savions, mais il est important que des études le confirment. Bien sûr, la police déplore quelques personnels racistes, comme la société française. En revanche, certaines pratiques, tout à fait justifiées par les besoins de service et parfaitement légitimes, semblent dégrader la confiance que certains ont dans la police : ils se sentiraient – au conditionnel – discriminés.
Comment lutter contre ces refus d'obtempérer ? Sont-ils uniformes sur tout le territoire ? Comment retisser le lien police-citoyens ? Certes, il faut être ferme, mais ne faudrait-il pas également évaluer l'efficacité de certaines pratiques ?