Monsieur le ministre, vous venez demander au Parlement la prorogation du processus de sortie de l'état d'urgence sanitaire, les mains vides et en espérant que nous signerons à nouveau un chèque en blanc. Les mains vides : rien de ce que vous avez dit dans votre intervention liminaire n'a pu nous convaincre que vous serez plus efficace dans les prochains mois. Vous devez rendre des comptes au Parlement mais vous avez totalement échoué dans cet exercice. Vous vous gargarisez de ce million de tests mais, si ce chiffre est exact – nous sommes censés vous croire sur parole –, ces tests n'ont aucune utilité puisqu'ils sont effectués avec un retard préjudiciable. Certains laboratoires se sont mis en grève pour protester contre les conditions de leur réalisation.
Lorsque je vous avais interrogé, il y a quelques mois, sur la nécessité de planifier la stratégie de dépistage, vous vous étiez montré extrêmement méprisant, renvoyant à je ne sais quel exemple exotique, alors que la question était de savoir comment s'organiser. Beaucoup d'acteurs de terrain ressentent un sentiment de pagaille générale. Vous renvoyez aux collectivités la responsabilité de se débrouiller – pour dire les choses gentiment. Or, le manque de moyens est systématique et constant. Nous ne vous donnerons pas de chèque en blanc parce que vous avez échoué à assurer la protection de la population.