Si je suis favorable, dans les grandes lignes, au projet de loi présenté, je tiens à vous faire part de mon incompréhension. Devant la commission d'enquête dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur, d'éminents spécialistes et épidémiologistes ont jugé, comme vous, la situation préoccupante. Cette inquiétude devrait vous amener à sortir du « en même temps » sanitaire qui semble dominer. Nos concitoyens reçoivent des messages totalement contradictoires qui brouillent les lignes : le Président de la République, qui a lancé le week-end dernier un appel à participer massivement aux Journées du Patrimoine, vous aurait, selon la presse, désavoué, ainsi que le Premier ministre, en conseil de défense…
La stratégie « tester-tracer-isoler » est un échec : les résultats des tests sont trop tardifs ; le traçage est imparfait ; l'isolement n'est pas respecté. Cela vous conduit à répéter de façon systématique l'importance des gestes barrières.
Depuis le début de la crise, la gestion des frontières françaises est incohérente. Je suis élu dans un département frontalier avec l'Italie. Depuis hier, ce pays a mis en place des restrictions importantes : personne ne peut y rentrer sans fournir un test négatif datant de moins de soixante-douze heures. La réciprocité est-elle prévue, comme ce fut le cas après l'instauration par le Royaume-Uni d'une quatorzaine pour toutes les personnes arrivant de France ? Comment gérer nos frontières de façon plus logique ?