Intervention de Stéphane Peu

Réunion du lundi 2 novembre 2020 à 14h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Après les jours sombres que notre pays a connus, le monde qui s'est rassemblé à l'office religieux auquel j'ai participé hier matin à la basilique de Saint-Denis, aux côtés de la communauté catholique à laquelle ont tenu à se joindre des concitoyens musulmans, a apporté un rayon de lumière. Ce matin, dans un collège de ma ville, une minute de silence a été extrêmement bien respectée par les classes de troisième. Le débat qui l'a suivie sur les valeurs de la République et sur la laïcité, initié par la lecture de la lettre de Jaurès, a témoigné d'une saine curiosité et d'un appétit de connaissances.

Monsieur le ministre, les récents attentats ne vous amènent-t-il pas à essayer de reformuler la doctrine et la politique du renseignement dans notre pays ? Il y a quinze ans, la ville de Saint-Denis comptait vingt-cinq agents des renseignements généraux, totalement immergés dans le territoire ; aujourd'hui, tout est renvoyé à un renseignement territorial plus lointain et à des services comme la DGSI encore plus lointains. Cela ne constitue-t-il pas une explication aux « trous dans la raquette » que l'on constate ?

Ne pensez-vous pas, même si cela ne concerne pas seulement le ministère de l'Intérieur, qu'il est urgent de mettre au diapason de nos préoccupations intérieures certaines de nos politiques extérieures et de nos relations internationales ? Je m'interroge en particulier sur la place que prend le Qatar dans les investissements dans notre pays, mais pas seulement. À voir son investissement dans le financement de fondations ou d'associations en Seine Saint-Denis, souvent d'ailleurs avec la bénédiction des autorités publiques, je suis absolument certain qu'il ne le fait pas que par philanthropie.

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