Intervention de Paul Molac

Réunion du lundi 2 novembre 2020 à 14h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Je pense que vous faites fausse route en ce qui concerne l'instruction et la scolarisation, monsieur le ministre. Interdire l'instruction dans la famille est une erreur. À peu près 50 000 enfants seraient déscolarisés, mais combien dans les quartiers sensibles ? On dit qu'ils seraient 1 000 ou 2 000 – la question a été posée à M. Blanquer, mais il n'a pas su y répondre précisément. Cela représenterait environ 5 % du total. Supprimer cette liberté serait disproportionné.

S'agissant de la proposition de loi, je serai vigilant sur certains points. Je suis d'accord avec l'idée de flouter les forces de l'ordre – leurs personnels ont aussi une vie privée. En revanche, je pense que les enregistrements doivent être utilisés non seulement pour disculper des fonctionnaires de police, ce qui est déjà arrivé – je pense à la diffusion d'une vidéo choquante, en réalité tronquée, dans laquelle on voyait une personne enlever ses prothèses : heureusement, quelqu'un avait filmé en amont, car on s'apercevait alors que les policiers essayaient de l'aider et que la personne en question s'énervait –, mais aussi dans l'hypothèse où ils n'ont pas fait ce qu'il fallait.

Je suis un peu inquiet du recours à l'armée. J'ai fait quelques études d'histoire : la dernière fois qu'on lui a donné des pouvoirs, cela ne s'est pas très bien passé. Il faut faire attention : les forces armées ne sont pas faites pour le maintien de l'ordre. Elles n'y sont pas formées et elles n'ont pas les armes qui conviennent.

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