Nous sommes réunis ce soir à la suite de l'émotion, légitime, suscitée par les images de l'interpellation violente et inacceptable de Michel Zecler. Mais nous devons éviter un écueil : celui de gouverner et, pour nous, de légiférer sous le poids des émotions et, plus encore, des pressions. Nous les avons subies mardi lors du vote du texte relatif à la sécurité globale, des manifestants très violents étant présents aux abords de l'Assemblée nationale.
Permettez-moi aussi de dire, comme vous l'avez fait, ma confiance, ma reconnaissance, mon soutien – notre soutien – à la police républicaine. N'oublions jamais le poids de sa charge, la difficulté de sa mission, le tribut qu'elle paie pour la sécurité collective : 63 commissariats ont été attaqués cette année, 20 policiers et gendarmes sont blessés chaque jour, 100 policiers et gendarmes subissent des violences quotidiennes et 98 policiers ont été blessés samedi, cela a été dit.
Je voudrais également que nous évitions de donner un prétexte à ceux qui veulent déstabiliser la République et ceux qui constituent son premier rempart. Je pense à tous les nervis d'extrême gauche animés par des intentions violentes.
Je souhaite vous interroger plus personnellement, monsieur le ministre, sur votre bilan et votre action. Les Français veulent de l'ordre, de l'autorité, mais aussi de la liberté. Prenez garde d'installer une forme de désordre. Je m'inquiète des coups de menton médiatiques qui ont un peu caractérisé votre action au détriment du fond, de la sérénité et d'une vision prospective. Nous avons plus que jamais besoin de sérénité, et le besoin de protéger l'uniforme de la République est plus fort que jamais. C'est pour cela que nous avons demandé des peines planchers contre ceux qui s'attaquent aux forces de l'ordre. Vous avez préféré un article 24 qui ne sert à rien : son utilité juridique est nulle. Une seule solution s'impose : donner à la police républicaine les moyens d'accomplir sa mission, parce que nous avons besoin d'elle.