Merci, monsieur le ministre, d'être avec nous ce soir et d'avoir évoqué, dans votre propos liminaire, plusieurs pistes de réflexion. Nous vous accompagnerons sur beaucoup des points que vous avez mentionnés, car ils devraient permettre d'améliorer une situation actuellement difficile – j'espère que les quarante années que j'ai passées à travailler avec les forces de police témoigneront suffisamment du respect que j'ai pour elles.
Permettez-moi de revenir sur le texte que nous venons d'examiner. Le vote de la proposition de loi relative à la sécurité globale et sa concomitance avec un épisode particulièrement choquant de violences policières ont précipité dans la rue ce week-end des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de manifestants, dont un grand nombre de jeunes. Je ne veux pas rouvrir le débat sur le fond : l'Assemblée s'est prononcée, encore que beaucoup de députés qui ont voté pour l'article 24 de la proposition de loi la semaine dernière concèdent aujourd'hui qu'il doit être amélioré. J'ai cru comprendre, d'après les dernières informations qui circulent, que les présidents des groupes de la majorité sont favorables à une réécriture de cet article. Au point où nous en sommes, il me semble, à titre personnel, qu'il serait préférable de retirer un texte qui divise inutilement la société française, d'autant que le sujet sera examiné d'une manière élargie et dans des conditions rédactionnelles qui paraissent plus prudentes dans le cadre de la discussion à venir de l'article 25 du projet de loi relatif aux valeurs de la République. Je vous demande, monsieur le ministre, si le Gouvernement peut envisager un abandon pur et simple de l'article 24 de la proposition de loi dès cette semaine.