Intervention de Danièle Obono

Réunion du lundi 30 novembre 2020 à 18h15
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Je voudrais revenir sur un point qu'a évoqué le ministre. Je ne suis pas sûre que nous ayons la même définition, et je voudrais donc une clarification. Vous avez parlé d'un problème structurel. Je suis d'accord avec ce terme : les violences subies par monsieur Zecler et les jeunes présents sur le lieu de son agression ne sont pas un fait divers isolé mais un phénomène qui fait système. Il y a une accumulation, depuis de nombreuses années, de faits dans lesquels sont à l'œuvre les mêmes phénomènes : un usage disproportionné de la violence et des actes caractérisés comme racistes.

Je rappelle qu'une action a été engagée en 2015 contre des discriminations systémiques à l'égard de jeunes au sein du commissariat du 12e arrondissement de Paris, et il faudrait aussi parler de la situation dans le 19e arrondissement, où un journaliste a récemment fait des révélations sur des violences policières à l'égard de certains citoyens et de certaines citoyennes, notamment à caractère raciste, de l'interpellation qui a eu lieu à L'Île-Saint-Denis en avril dernier et des choix faits par le préfet Didier Lallement pour l'intervention menée place de la République.

Tout cela est documenté depuis des années et dénoncé par les victimes, qui mettent en cause non seulement les auteurs des actes mais aussi l'ensemble de l'institution. Ces faits ne sont pas commis par toute l'institution, bien évidemment – nous serions dans un autre État si la police s'adonnait à cela –, mais il y a suffisamment de faits étayés et dénoncés par le Défenseur des droits ou la Commission nationale consultative des droits de l'Homme pour qu'on comprenne que tout cela fait système. Parmi les points que vous avez détaillés, monsieur le ministre, je ne vous ai pas entendu parler du problème du racisme systémique et des violences, ni de la direction et de la hiérarchie de la police. C'est aussi en raison du déni de la hiérarchie que les problèmes se perpétuent. J'aimerais que vous vous exprimiez sur ce sujet. Pour le reste, vous avez repris l'ensemble de nos propositions, ce qui est d'ailleurs intéressant…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.