Les manifestations se terminent souvent dans la violence. Les images de celle de samedi dernier sont éloquentes : nous avons vu un policier se faire quasiment lyncher en direct. J'espère qu'il va bien, ainsi que ses quatre-vingt-dix-sept collègues qui ont été blessés. Ces violences sont le fait d'une minorité, les black blocs, que vous avez qualifié de délinquants, et je partage ce jugement.
Certains policiers nous disent qu'avec le travail important du renseignement, les membres de ces groupes sont identifiés. La police aurait donc les capacités de les empêcher de rejoindre les manifestations, d'y participer et de commettre ces actes violents. Cela se faisait sous Nicolas Sarkozy, mais il semble que cette pratique s'est arrêtée en 2014 et que depuis, rien n'a été fait pour la remettre en œuvre et éviter que ces individus malfaisants ne sévissent. Pouvez-vous nous éclairer sur la stratégie du Gouvernement pour empêcher ces individus de nuire ?
L'évacuation de la place de la République s'est faite dans la violence, et ces images vous ont choqué, nous ont choqués, ainsi que tous les Français. Il semble que cette situation ait été créée par la précipitation et la désorganisation dans laquelle cette évacuation a été préparée. Ce sont en effet des forces de police chargées de la sécurité publique, dont ce n'est pas le métier, qui sont intervenues en lieu et place d'unités chargées du maintien de l'ordre, entraînées pour ce genre de situation. La volonté de donner une image d'efficacité, par cette action précipitée, n'a-t-elle pas pris le pas sur les procédures classiques de maintien de l'ordre ? Quels enseignements tirez-vous de ces événements ?
Le Président de la République et le Premier ministre n'ont jamais été parlementaires, aussi ne maîtrisent-ils pas complètement le fonctionnement et les prérogatives du Parlement. Cependant, la presse rapporte que c'est vous qui auriez préconisé au Premier ministre de créer cette commission indépendante pour réécrire l'article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale. Êtes-vous bien à l'origine de cette proposition ? Si tel est le cas, quel est le cheminement de votre réflexion alors que vous avez été parlementaire et que vous dites aimer le Parlement ?