Je tiens à remercier notre collègue Agnès Thill pour son initiative. La problématique des mineurs non accompagnés fait partie intégrante de la question migratoire, qui concerne la France au premier chef. Il ne s'agit pas ici de faire l'apologie de la fermeture des frontières et de la « remigration », comme certains aimeraient le croire dans une vision caricaturale et contre-productive, mais de participer à la rationalisation et à l'amélioration de notre politique migratoire.
On ne doit plus voir de « jungles de Calais » ou de camps insalubres comme ceux de la porte de la Chapelle à Paris. C'est indigne. Mais on ne doit plus voir non plus des personnes étrangères bénéficier indûment du statut de mineur. On ne doit plus voir une violence dans l'espace public dont les mineurs non accompagnés, d'après la préfecture de Paris, sont responsables à 60 %. L'auteur de l'attaque devant l'ancien siège de Charlie Hebdo était arrivé en France sous le statut de mineur isolé, alors qu'il avait en réalité 25 ans. C'est un fait qu'on ne peut ignorer et croire qu'il serait un cas isolé relève de la naïveté et de l'aveuglement idéologique. D'après les chiffres de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne, 96 % des migrants mineurs interpellés à Paris dont l'identification a été possible se sont révélés être majeurs,
Cela nuit au système entier et surtout aux véritables mineurs non accompagnés, qui sont lésés par ces profiteurs. Il ne s'agit pas, contrairement à ce qui est affirmé de façon caricaturale, d'écarter les mineurs non accompagnés de la protection de l'aide sociale à l'enfance, mais au contraire de s'assurer que ceux qui sont réellement mineurs puissent en bénéficier pleinement sans que des fraudeurs viennent parasiter leur statut.
Il y a une hypocrisie très forte sur ces questions, en France. J'espère que nous pourrons avoir ici un débat rationnel.