Je considère aussi que ce texte mérite d'être débattu mais j'y suis défavorable. D'abord, je ne pense pas que le parrainage fasse partie de nos institutions car l'avis du peuple s'exprime, par essence, dans l'élection. Ensuite, j'estime que cette proposition de loi arrive un peu trop tard par rapport au calendrier électoral.
Surtout, je suis très attaché au parrainage des élus locaux et je crains que le mettre en concurrence avec celui de 150 000 citoyens ne soit un signal de défiance, à un moment où les maires ont l'impression de peser de moins en moins sur les événements, d'être aspirés par la technocratie et la centralisation.
J'ai connu un maire de droite qui parrainait à chaque élection Arlette Laguiller car il estimait que ce courant politique devait être représenté à la présidentielle. Nous avons la chance en France que bien des élus locaux soient sans étiquette et qu'ils ne craignent pas de soutenir des candidats aux opinions opposées.
Enfin, ce texte ne nous prémunit en rien de l'émergence d'un candidat communautaire, ou régionaliste, qui viendrait polluer le débat démocratique. Une telle éventualité m'inquiète beaucoup et je souhaiterais que le rapporteur nous éclaire sur ce point.