Je suis totalement opposée à la proportionnelle. La proportionnelle, c'est la fin de la liberté d'opinion, c'est une paire de menottes que l'on passe aux poignets des députés, c'est une prime aux partis politiques, puisqu'il faut plaire au chef du parti pour être investi. Il suffit de regarder ce qui se passe aux élections européennes ou régionales : les candidats se battent pour figurer sur les listes, ils s'abstiennent de toute critique envers les dirigeants du parti auquel ils appartiennent, quoi qu'ils en pensent en privé. En outre, la proportionnelle renforce l'anonymat des députés. Or, si ceux-ci sont les élus de la nation, ils doivent aussi être implantés dans une circonscription ; ce sont les porte-parole de leurs électeurs, la courroie de transmission des revendications locales – c'est en tout cas ainsi que je conçois mon rôle de députée et c'est ce qui fait, selon moi, toute la beauté de notre mandat. L'ancrage dans le terrain nous est absolument nécessaire.
D'ailleurs, dans l'hémicycle, lorsqu'on traite de questions pratiques, les contributions les plus pertinentes et les plus intéressantes sont le fait de députés qui ont été maires ou qui ont eu un autre mandat local. Prenez François Pupponi : je suis admirative de ses interventions ; il sait de quoi il parle, on voit qu'il a une vraie connaissance du terrain – d'ailleurs, je suis souvent d'accord avec ce qu'il dit. Cela n'a rien de politique : c'est du concret. Il serait dommage de s'en passer.