Je suis d'accord avec vous, monsieur Corbière : un député ne doit pas être un « supermaire » ; ce n'est pas du tout la façon dont je conçois mon mandat. En revanche, il est aussi une courroie de transmission. Sur certains sujets, j'exprime mes convictions personnelles, mais sur d'autres, je ne fais que refléter ce qui se dit sur le terrain, dans ma circonscription. Par exemple, quand nous avons des textes très techniques à examiner, je ne sais pas comment vous faites, mais, moi, je n'ai pas la science infuse : j'interroge les maires de ma circonscription. Ce fut notamment le cas pour l'examen du projet de loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (ELAN). Si l'on n'est rattaché à aucune circonscription, on est complètement déconnecté du terrain et l'on ne peut pas travailler en liaison avec les maires. Or les problèmes que l'on rencontre dans ma circonscription du Sud de la France ne sont pas forcément les mêmes que l'on rencontre dans le Nord, ni même dans une autre circonscription. Tout à l'heure, monsieur Peu disait que quand il y a un problème à Saint-Denis, on l'appelle, lui ou un autre député du département. Eh bien, lorsqu'il y a un problème à Montpellier, il est rare qu'on me sollicite ; en revanche, si c'est Béziers qui est concerné, c'est moi qu'on appelle. Il existe des spécificités sur le terrain, et c'est vous, député, qui êtes le mieux placé pour relayer les demandes locales à l'échelon national, dans l'hémicycle ou auprès du Gouvernement.