Intervention de Emmanuelle Ménard

Réunion du mardi 4 mai 2021 à 21h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Mais vous avez dit aussi que vous choisissiez la santé : c'est donc que vous l'opposez aux libertés. Cela me choque, car je ne crois pas que l'on puisse opposer l'une aux autres. Dans une situation de crise sanitaire comme celle que nous connaissons, il faut prendre en compte le critère de la santé : c'est une évidence et c'est ce qui est fait depuis longtemps – même s'il y a eu beaucoup de ratés. Mais on ne peut pas balayer d'un revers de main les libertés fondamentales ! Nous sommes en train de banaliser les restrictions de liberté, projet de loi après projet de loi, et les Français l'acceptent de moins en moins : un vrai ras-le-bol s'exprime. Est-ce un effet de la météo, de la durée des restrictions, ou des deux ? Toujours est-il que les Français ont envie de retrouver leur liberté, de sortir sans masque, de retrouver leur vie sociale, leur vie professionnelle sans télétravail, leurs professeurs sans visioconférence, pour les étudiants et les élèves. Or la sortie de l'état d'urgence que vous proposez dans ce projet de loi n'en est pas une : comme l'an dernier, elle n'en a que l'apparence. Certes, on met fin au confinement, mais il reste le couvre-feu, qui est une restriction de liberté. On ne peut pas opposer purement et simplement la santé et les libertés. Les libertés fondamentales des Français n'ont pas à être restreintes pour une si longue durée, sans contre-pouvoir du Parlement.

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