À entendre certains collègues, cette crise ne toucherait que notre pays. Or il s'agit d'une crise mondiale. La question de la conciliation entre santé et libertés doit être abordée avec sérénité, comme elle l'est dans tous les autres pays démocratiques – car nous sommes bien dans un pays démocratique, n'en déplaise à certains. Depuis un peu plus d'un an, nous nous voyons à intervalles réguliers, tous les trois mois, pour construire le cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire et de la sortie de celui-ci. L'enjeu est de sauver des vies, tout en permettant à nos activités économiques de se poursuivre et à la vie sociale de reprendre. Ce projet de loi, madame Ménard, est bien un texte de sortie de l'état d'urgence : il ne vise pas à le proroger mais à en sortir progressivement. Le Gouvernement ne pourra plus décider d'un confinement, ni d'un couvre-feu, et la prolongation de celui qui est actuellement en vigueur sera très encadrée – nous pourrons d'ailleurs proposer de conditionner encore davantage le dispositif. En tout cas, toutes les restrictions seront beaucoup plus limitées que dans l'état d'urgence sanitaire.
Le Président de la République, la semaine dernière, a réaffirmé son souci de concilier santé et libertés et il a eu à cœur de donner le calendrier d'un retour à une vie la plus normale possible. Les Françaises et les Français l'ont bien compris. S'agissant, d'ailleurs, de l'acceptation de ces mesures, je n'ai pas la même lecture que vous, madame Ménard. Il est bien évident qu'ils veulent sortir de cette crise et retrouver une vie normale. Nous avons tous envie de retrouver une vie normale et de retirer nos masques ! Mais les Françaises et les Français ont bien conscience que nous sommes encore dans une période de crise et que certaines mesures s'imposent. La très grande majorité de nos concitoyens appliquent les règles.