Voilà encore un thème qui est abordé depuis une vingtaine d'années, et chacun sait pourquoi on n'y arrive pas : c'est parce qu'il n'y a pas d'autorité. Le ministre de la Santé veut garder son système reposant sur les centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU) et le ministre de l'Intérieur veut son 18 – sans compter le 15, le 17 et j'en passe. La volonté initiale du rapporteur de faire un numéro unique est donc sympathique, mais la question de fond, c'est de parvenir à coordonner tout ce joli monde et à mettre fin aux chicayas entre services d'urgence et SDIS – de toute façon, quand le SAMU met une demi-heure à chercher, en vain, une ambulance, ce sont les pompiers qui se font engueuler, même s'il ne leur a fallu que dix minutes pour arriver ! Voilà comment cela se passe concrètement.
Dans mon amendement CL161, qui va sans doute tomber, je propose une expérimentation d'une durée de cinq ans – c'est large. Dans la Marne, j'avais réussi à persuader le préfet de faire une plateforme unique mais le CHRU a tout fait pour l'empêcher, et il ne se passe toujours rien. Le problème du ministre de l'Intérieur, c'est qu'il n'est pas ministre de la Santé ! Il existe plus d'une dizaine de plateformes uniques physiques, sans compter les plateformes dématérialisées, soit une vingtaine au total : l'expérimentation est donc faite depuis des années. Le Parlement doit aller plus loin que l'amendement du rapporteur, qui est déjà meilleur que son texte initial : donnons-nous cinq ans pour réunir tous les acteurs sur une même plateforme avec un numéro unique.