Intervention de Cécile Untermaier

Réunion du mercredi 26 mai 2021 à 14h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Pour bien juger l'administration, il faut bien la connaître et, pour bien la connaître, il faut interroger ses agents avant de s'engager dans une action – mais je ne doute pas que cela a été fait… Voici à nouveau une réforme qui doit renforcer la confiance ; en la matière, nous serons armés en 2022 : « confiance » est un terme que vous avez préempté de manière quasi abusive. Nous sommes bien sûr favorables à une réforme qui vise à étendre l'accès à la haute fonction publique, mais n'oublions pas que la fonction publique n'a pas attendu votre arrivée au pouvoir pour évoluer. Bien des choses ont été faites depuis 1945. Nous avons récemment commémoré le 10 mai 1981 aux côtés d'Anicet Le Pors ; c'est l'occasion de rappeler le travail accompli pour définir dans le statut de la fonction publique les droits et les devoirs des agents publics.

L'administration n'est pas responsable de tous ses problèmes. Elle a été affaiblie par la réduction constante de ses moyens. Il suffit d'aller dans une préfecture pour se rendre compte de l'incapacité de ses services à mener un vrai travail de proximité. J'ai bataillé pour garder une sous-préfecture dans mon département, mais elle est devenue un simple mur couvert de boutons et de flèches surmonté de la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » ; je m'en suis d'ailleurs ouverte au préfet. La vitrine de l'État dans les territoires doit pourtant être accueillante et bienveillante afin de renforcer la confiance, pour reprendre des termes qui vous sont chers.

La neutralité de l'administration est essentielle aux postes d'encadrement, comme à tous les autres postes. Comme d'autres valeurs du service public, cette neutralité est le fruit d'une longue maturation et il ne faudrait pas qu'elle soit détruite par hâte ou par inattention.

Les grands corps d'ingénieurs sont très présents dans la haute fonction publique, notamment au sein des ministères techniques, qui sont très puissants. Leurs membres mettent à profit, tout comme les énarques, leurs influents réseaux pour organiser le pantouflage, que nous combattons. Qu'avez-vous prévu à leur sujet ?

Qu'en sera-t-il de la période transitoire ? Les jeunes qui se présentent aux concours sont inquiets.

Enfin, comment allez-vous veiller à la neutralité de la fonction publique ? Le corps préfectoral a certes des défauts, mais il possède une culture déontologique de l'apparence de neutralité. Les maires savent que, quelle que soit leur couleur politique, leurs dossiers sont traités de la même façon. Nous devons nous assurer que l'exigence déontologique de neutralité, de probité et d'impartialité sera bien respectée. Or, en la matière, la réforme, si elle manifeste une volonté d'ouverture, suscite des inquiétudes.

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