J'étais rapporteure de la mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme, à laquelle ont participé une quinzaine de collègues. Le racisme et les discriminations sont punis par le code pénal et condamnés par la société, mais les inégalités subsistent. Lors de nos auditions, nous avons entendu des personnes qui, en même temps qu'elles dénonçaient un État raciste, reconnaissaient que ces inégalités étaient dues à des paramètres difficilement maîtrisables et qu'il n'y avait pas une volonté d'État de les perpétuer. Mais il faut une ferme volonté pour les défaire – vous avez démontré que la vôtre est entière.
Afin de réaliser la promesse républicaine de l'égalité des chances, il faut prendre garde, en ce qui concerne le recrutement, de créer de nouvelles inégalités alors que l'objectif est justement de les réduire. Je pense à la concurrence implicite entre les candidats issus des quartiers populaires et ceux des territoires ruraux, qui partagent pourtant un sentiment de désespoir. Comment les recruter, comment faire en sorte qu'ils se projettent dans les carrières de la haute fonction publique ?
Nous avons voté il y a quelques mois, lors de la première lecture du projet de loi confortant le respect des principes de la République, la formation à la laïcité de l'ensemble des agents des trois fonctions publiques. Comment prévoyez-vous de les impliquer davantage dans la défense de la laïcité ?