La réforme de la haute fonction publique est souhaitée de longue date par le Président de République, mais aussi par ses prédécesseurs – dont la volonté de réussir était peut-être moindre, il est vrai. Elle n'est donc ni une nouveauté ni une surprise, d'autant moins que nous travaillons sur le sujet depuis le début de la législature ; nous l'avons notamment fait dans le cadre de la loi de transformation de la fonction publique, en 2019. Le recrutement est l'un des aspects de la haute fonction publique qui doit être revu, en ce qui concerne tant les modalités des concours et l'apprentissage que la diversité des profils. De nombreuses solutions sont déjà proposées ; le programme Talents du service public pose la première pierre de la réforme.
Une école fondée il y a plus de soixante-quinze ans, aussi prestigieuse soit elle, a nécessairement besoin de se renouveler, et ce renouvellement ne peut passer uniquement par un changement de nom. Le choix du Gouvernement et de notre majorité est, avec l'INSP, de moderniser l'ENA plutôt que de la supprimer. La création d'un tronc commun à l'ensemble des écoles de service public permettra, en diversifiant les profils, de mettre fin à une forme d'aristocratie d'État tant décriée. Revoir la logique d'accompagnement des carrières et des mobilités permettra de décloisonner des parcours similaires et, parfois, déterminés trop tôt. La formation des hauts fonctionnaires sera adaptée, tout au long de leur carrière, pour correspondre aux aspirations et aux compétences de chacune et chacun.
À moins d'un mois des élections régionales et à un an de l'élection présidentielle, il n'est pas étonnant de voir les querelles politiciennes prendre le pas sur un débat de fond concernant un sujet primordial pour nos concitoyennes et concitoyens, mais aussi pour la continuité de nos institutions. L'objectif du Gouvernement n'est pas de déconstruire notre histoire nationale, mais au contraire de l'adapter à notre avenir. De fausses informations sur la réforme sont entretenues par certaines personnalités politiques. Comment préserver la haute fonction publique de ces tentatives de déstabilisation ?