La question des CRA me prend aux tripes. Lorsque j'entre dans l'un d'eux, de nombreuses personnes se précipitent vers moi pour me supplier de les aider en me tendant leurs papiers, dont, parfois, leurs avis d'imposition. Il y a de quoi se demander ce qu'ils font là, surtout en ce temps de pandémie. Leurs pays d'origine ne désirant pas les accueillir, ils n'y retournent pas.
Je n'ai pas eu connaissance d'une nouvelle circulaire.
J'ai vu, à Calais notamment, des CRA conçus pour durer, dans une optique presque hôtelière, encore que ce terme présente sous un jour trop flatteur ce que j'y ai observé. Du moins ces CRA sont-ils moins horribles que celui de Vincennes ou du Mesnil-Amelot. L'univers des CRA est de toute façon carcéral. Barbelés et fossés les entourent. Ceux qui y séjournent sont souvent menottés. Le refus de se soumettre à un test PCR, désormais assimilé à un refus de la mesure d'éloignement, conduit à quatre mois de prison. Nous avons visité une prison où se succédaient en permanence des allers et retours avec le CRA.