Je remercie d'abord les agents pénitentiaires qui ont traversé, durant la pandémie, une période extrêmement difficile. Ils ont réussi à contenir la propagation du covid, malgré leur charge de travail encore accrue par l'isolement des détenus en l'absence de visites.
Dans les établissements pénitentiaires, le travail a été mis entre parenthèses durant l'épidémie. Ses modalités d'exercice varient d'une prison à l'autre, selon les entreprises impliquées, le nombre de détenus y ayant accès et l'accompagnement nécessaire. Nous avons proposé, via la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, des modifications de l'accès au travail et des possibilités de réduction de peine. Pensez-vous qu'il sera aisé d'appliquer ces mesures pour qu'en exerçant une activité en vue de leur réinsertion, les détenus apportent une aide financière à leur famille ou une compensation à leurs victimes ?
En Europe, c'est la France qui a enregistré le plus grand nombre de suicides en prison : 119 l'an dernier. Les actions de prévention et la volonté de disséminer les bonnes pratiques ne semblent pas suffire. Je relie les difficultés des détenus à celles du personnel, dont le taux de suicide a lui aussi été mesuré, sans même parler des burn-out. Comment parvenir à réduire ces taux ? Certains agents pénitentiaires souffrent par ailleurs de troubles psychiatriques du fait des agressions commises sur eux par des détenus.