Ces auditions visent bien sûr à analyser les dysfonctionnements constatés, mais surtout à proposer des solutions pour qu'ils ne se reproduisent plus. Sans remettre en cause la gravité de ce qui est arrivé – j'ai d'ailleurs pu exprimer ma colère, étant moi-même touché par l'absence de distribution de la propagande électorale, de même qu'un grand nombre de citoyens de ma circonscription – je ne souhaite pas vous accabler davantage : je pense que vous avez reçu le message. J'ai conscience que votre position est loin d'être agréable, et il n'appartient peut-être pas aux élus de la nation de souffler sur les braises pour satisfaire certains appétits.
Lors de son audition au Sénat, le ministre de l'Intérieur a évoqué plusieurs causes externes pouvant expliquer les dysfonctionnements dans la distribution de la propagande électorale. Il a notamment avancé une corrélation entre la démographie territoriale et la part de plis non distribués, car les milieux urbains ont été les plus touchés par ces problèmes. Ainsi, 13 % des plis n'ont pas été distribués en Seine-Saint-Denis, contre 3 % en Lozère. La moins bonne tenue des listes électorales, la difficulté à entrer dans les immeubles et la forte mobilité des électeurs pourraient expliquer en partie que de nombreux plis n'aient pas pu être déposés dans les boîtes aux lettres. Compte tenu de vos premiers échanges avec vos employés de terrain et avant de mener d'éventuelles enquêtes internes, avez-vous identifié ces difficultés liées au milieu urbain ? Le cas échéant, comment comptez-vous y remédier ?