La rapidité que l'on nous demande aujourd'hui est celle avec laquelle on doit réagir. Force est de constater que la couverture vaccinale n'est pas assez forte, notamment pour assurer la protection des plus vulnérables. On constate notamment une montée en charge de certains personnels qui entourent ces personnes, non seulement ceux qui les soignent mais aussi ceux qui les accompagnent – je n'en stigmatise aucun. Il serait incohérent d'avoir commencé à vacciner cette population et d'accepter qu'elle ne soit pas plus protégée. Ce n'est d'ailleurs pas nous qui le dirons, mais les familles, les résidents ou, peut-être, les directeurs des établissements. Nous sommes donc tenus de réagir d'une autre manière.
S'agissant du passe sanitaire, nous sommes également contraints à la rapidité, que dénonçait Mme El Aaraje. Si nous ne prenions pas de telles mesures en période estivale, et si, à la rentrée, nous étions obligés de reconfiner, tout le monde dirait que nous n'avons pas anticipé, que nous avons été trop peu rapides, pas assez ceci, pas assez cela… comme d'habitude !
Nous essayons de prendre des mesures proportionnées, ce qu'a d'ailleurs remarqué le Conseil scientifique s'agissant de celles du projet de loi. Ce combat, j'espère que nous le mènerons ensemble, en tant que responsables politiques, et sans esprit partisan.
Ce n'est pas de gaîté de cœur que l'on prend des décisions de contrainte. Moi aussi, je pense aux jeunes qui ont envie de vivre, à nos enfants, à nos petits-enfants. Moi aussi, j'ai envie qu'ils retrouvent une totale liberté, mais en sécurité. Et la sécurité sanitaire est la première des libertés que l'on peut donner aux citoyens. Je souhaiterais que nous partagions au moins cette responsabilité. Il n'appartient pas au seul Gouvernement de diffuser ce discours ; il revient à chaque responsable politique, dans son territoire, d'aider à inciter, encore et encore, nos concitoyens à se faire vacciner. C'est, non pas une philosophie, mais une nécessité. Les faits sont là : la situation sanitaire se dégrade, la quatrième vague se dessine. Le taux d'incidence, que je ne détermine pas non plus, dépasse aujourd'hui 75 pour 100 000 personnes. Devons-nous attendre ou prendre des mesures ? La réponse est donnée par la situation épidémiologique même.
J'ai bien entendu vos interventions. Le débat qui commence ne vise pas à opposer les Français. Au contraire, il permettra de nous retrouver. J'étais en première ligne aux côtés d'Olivier Véran pour gérer la crise, notamment dans les EHPAD. Le covid, mais aussi l'isolement que nous avons dû imposer dans les établissements, ont fait de nombreuses victimes. J'ai vu des sourires, des larmes de joie quand les résidents ont pu retrouver leur famille, grâce au succès de la vaccination. Il est de notre devoir de tout faire pour permettre des retrouvailles nationales au plus vite.