Tout à l'heure, vous avez rejeté – à bon escient – un amendement visant à faire en sorte que les personnes en mesure de présenter un passe sanitaire ne soient pas soumises à un éventuel reconfinement. Pour justifier cette position, vous avez dit que vous étiez incapables de nous assurer que, malgré le passe sanitaire, vous ne seriez pas amenés à reconfiner. Autrement dit, l'idée selon laquelle le passe sanitaire serait la garantie d'éviter d'autres restrictions est une fable. D'ailleurs, dans certaines zones, le couvre-feu se réinstalle déjà. En vérité, rien n'exclut que, dans les semaines à venir, nos concitoyens seront soumis à la fois au passe sanitaire et à des reconfinements localisés ou généralisés.
M. Rupin évoquait la crédibilité de la parole publique. Il ne s'agit pas d'aborder la question dans un esprit de polémique. Force est toutefois de constater que, depuis deux ans, la parole des responsables politiques, parfois au plus haut niveau de l'État, a volé en éclats un certain nombre de fois. C'est vrai pour les masques : au début, il ne fallait pas en porter, puis ils sont devenus obligatoires. C'est vrai pour l'isolement contraint des malades : la déclaration qu'avait faite le Premier ministre à ce propos en novembre dernier est désormais contredite. C'est vrai également pour le passe sanitaire. Je crains que nous ne nous accoutumions progressivement à des choses qui, il y a encore quelques mois, nous paraissaient inconcevables et inacceptables.