Avis très défavorable. Je peux comprendre qu'on se dise que les gens ont peu de temps pour se retourner, qu'ils n'auront peut-être pas eu le temps de terminer leur schéma vaccinal, que cette mesure va être difficile à mettre en œuvre, mais il y aura de la souplesse pendant les premiers temps de l'application du passe sanitaire.
Mettons-nous d'accord sur un point, libre à chacun, ensuite, d'avoir son propre avis. L'alternative n'est pas « le passe sanitaire ou rien », mais « le passe sanitaire ou la fermeture complète ». Toutes les simulations montrent qu'en fermant tous les établissements pour toute la population, on a le même impact sur l'épidémie qu'en fermant tous les établissements aux seules personnes non vaccinées. Plus on tarde à interdire l'accès des établissements accueillant du public aux personnes qui ne sont pas vaccinées et qui ne disposent pas d'un test négatif, plus on prend le risque de devoir fermer tous ces établissements, si la vague continue sur sa lancée. Et il n'y a aucune raison scientifique, objective, tellurique, cosmologique ou transcendantale d'imaginer que le virus va arrêter sa course maintenant qu'il est lancé.
Je comprends parfaitement les questions que se posent les restaurateurs, les dirigeants d'entreprises ou les gérants de parcs de loisirs. Ils estiment que cette mesure va être difficile à mettre en œuvre. Mais une fermeture n'est pas plus facile à vivre que l'introduction d'un passe sanitaire. Il faut que celle-ci ait lieu le plus tôt possible et de la manière la plus stricte. Si nous avions pu introduire le passe sanitaire dans les établissements recevant du public plus tôt, avant la promulgation de la loi, nous l'aurions proposé, parce que c'est une urgence. Le Parlement est souverain, mais repousser la date d'entrée en vigueur du passe sanitaire, c'est prendre le risque de devoir tout fermer. Il faut l'introduire au plus vite, tout en faisant preuve de souplesse dans un premier temps. Je le répète : avis très défavorable.