Ce n'est pas une question anecdotique. Il ne s'agit pas de chipoter sur une semaine ou deux. Vous n'avez répondu que d'une façon parcellaire en ce qui concerne l'accessibilité, monsieur le ministre. S'agissant des mails visant à freiner les prises de rendez-vous du fait d'une carence de doses, je suis navrée de vous contredire : ce n'est pas une erreur. De tels messages n'ont pas été envoyés par une ARS mais par plusieurs.
Vous avez indiqué tout à l'heure que si on passait en dessous de 4,5 millions de doses disponibles, me semble-t-il, on franchirait un seuil d'alerte car on ne serait plus en mesure d'assurer les vaccinations. D'après ce que je vois, on est à 5,4 millions de doses disponibles et il n'y a pas d'augmentation des livraisons prévues dans les prochaines semaines, contrairement à ce qui a été dit. Or le nombre des prises de rendez-vous a beaucoup augmenté depuis l'allocution du Président de la République et la quantité des secondes doses à injecter va s'accroître proportionnellement.
Le passe sanitaire est en réalité un moyen déguisé de cacher, d'une façon purement administrative, le fait qu'on n'est pas en mesure de vacciner d'une façon aussi importante qu'on le voudrait : c'est une forme de confinement déguisé. Je regrette l'absence de transparence sur ce sujet important pour nos débats.
Nous examinons ce texte dans des conditions extrêmement contraintes que j'ai déjà dénoncées dans mon propos liminaire. Il est une heure quarante et il nous reste 337 amendements à examiner. Nous n'aurons jamais fini à temps, mais vous n'avez rien à faire de l'avis du Parlement. Vous ne respectez pas le travail des parlementaires que nous sommes. Ce que vous voudriez, c'est pouvoir décider seuls dans votre coin.