Nous nous félicitons de l'augmentation du budget et du renforcement des effectifs, mais il y a une difficulté : monsieur le ministre a signalé qu'il n'y avait pas d'affectations obligatoires et que les arrivées ne compensaient pas toujours les départs. Pour compenser les pertes d'effectifs dans certains départements, et en attendant que les discussions paritaires au sein du ministère de l'Intérieur aboutissent, on pourrait jouer davantage sur les arrivées.
Dans mon département, la Seine-Saint-Denis, entre 2007 et 2021, et en tenant compte de l'évolution du périmètre – car, entre-temps, la police d'agglomération et les compagnies de sécurisation et d'intervention (CSI) ont été créées –, les effectifs dans les commissariats sont passés de 3 953 policiers, tous grades confondus, à 3 424, alors que, dans le même temps, la population a considérablement augmenté et que le département est confronté à d'énormes problèmes de sécurité publique. Il est vrai que le nombre de policiers a baissé continûment jusqu'en 2018 mais augmente depuis lors : je le reconnais volontiers et m'en félicite. Quoi qu'il en soit, en dépit de toutes les annonces relatives au renforcement des effectifs, la population a observé, durant la période, une diminution du nombre de policiers dans les commissariats et dans les rues de leur ville. La tendance est plus nette encore si l'on considère le nombre d'officiers : il est passé de 241 à 109, soit une diminution de moitié. Cela en dit long sur l'encadrement des policiers dans ce département.