Il s'agit d'un amendement de suppression, et j'en regrette le caractère radical, mais il me semble que le débat a pu aller jusqu'à son terme et que nous n'avons plus aucun doute sur la finalité de votre démarche.
Elle me semble triste, la vie de députée telle que vous la décrivez ! Pour ma part, je n'attends pas d'un mandat supplémentaire un ancrage plus profond ou un surplus d'expérience, tant le temps me manque pour embrasser toute la richesse de celle que m'offre le mandat de député.
On nous a reproché le caractère démagogique du non-cumul. Mais, en 2014, la loi a été très compliquée à faire adopter, car il n'était pas si simple, pour les sénateurs et même pour les députés siégeant dans nos rangs, de rompre avec une tradition qui était chère à beaucoup, d'autant plus que le cumul offrait une sorte de parapluie fort utile, compte tenu de la difficulté des élections législatives. Nous avons donc plutôt fait preuve de courage en remettant en jeu notre mandat sans pouvoir compter sur le secours de ce parapluie. En tout état de cause, cette loi était une manière sincère de prendre en considération le refus du cumul que nous percevions dans nos territoires respectifs, même s'il s'exprime peut-être avec moins d'acuité aujourd'hui.
Enfin, le véritable courage consiste, non pas à revenir en arrière, mais à aller de l'avant en imaginant d'autres moyens de conforter le rôle du député – car, je suis d'accord avec vous sur ce point, monsieur le rapporteur : il doit l'être – que le rétablissement du cumul, qui contribuerait en réalité à l'affaiblir. Du reste, la suppression de la réserve parlementaire a été un facteur d'affaiblissement. Sans doute ne faut-il pas la rétablir, mais nous devons réfléchir à d'autres moyens que les députés pourraient avoir d'aider les associations de leur circonscription.