Je me réjouis de parler à des gens qui connaissent Mayotte. Mayotte est le dernier territoire où la décentralisation a eu lieu. La pauvreté y est élevée, les dotations n'y sont pas toujours au même niveau que sur le reste du territoire national et c'est là que les routes nationales, n'ayant pas évolué en quarante ans d'existence, sont les plus reculées. Imaginer une décentralisation des routes nationales à Mayotte, où elles couvrent 86 kilomètres, c'est condamner définitivement ces routes et le développement, notamment économique, du territoire.
Lorsque l'on a procédé à la fois à la départementalisation et à la décentralisation, il a été considéré que, dans certains domaines, la décentralisation ne se ferait pas. Alors que, sur l'ensemble du territoire national, elle a une quarantaine d'années, à Mayotte, on arrive à peine à dix ans, compte tenu de nos retards et difficultés techniques. L'État a ainsi décidé de conserver l'autorité de gestion des fonds européens.
Voilà pourquoi j'ai déposé un amendement, le CL452, aux termes duquel les dispositions en discussion ne pourront s'appliquer au département de Mayotte tant que l'on n'aura pas permis à ce territoire de progresser.