Je m'étonne que nous nous retrouvions ce soir, alors que la CMP était en train de trouver un équilibre, en tout cas le recherchait. J'ai le sentiment, d'ailleurs partagé, d'entendre des arguties, et je m'étonne d'entendre, de la part de collègues de la majorité que nous avons connus plus modérés, des expressions telles que « marchands de tapis ».
Qu'est-ce qu'une commission mixte paritaire ? Je fais un peu de pédagogie à l'attention de nos auditeurs : c'est une commission regroupant des députés et des sénateurs chargés de trouver un compromis, un accord. On peut qualifier cela de marchandage. Pour ma part, j'y vois autre chose : la recherche d'un équilibre, la conciliation de points de vue différents, qui permet de tirer les choses vers le haut, comme cela a été le cas à bien des reprises. Aujourd'hui, les choses ont été tirées vers le bas, pour ne pas dire qu'elles sont tombées dans un précipice.
Pourtant, de vraies questions demeurent : le statut des mineurs et leur relation au passe sanitaire ou au passe vaccinal ; les sanctions administratives qui pourraient peser sur les entreprises ; les contrôles ou, pour reprendre l'expression du rapporteur, la vérification de la concordance des documents ; la possibilité ouverte ou non à tout un chacun d'effectuer ces contrôles ; l'absence de fin au régime prévu par ce texte. Ce ne sont pas là des sujets mineurs ; tout cela méritait que l'on y passe un peu de temps. Je m'étonne de la façon un peu théâtrale dont certains ont quitté la réunion ou l'ont suspendue.
Certes, il y a eu une maladresse, je ne le conteste pas. Toutefois, quand on estime que la situation est grave – et elle l'est –, une telle maladresse ne justifie pas, à moins de réagir de manière un peu épidermique ou théâtralisée, que l'on fasse perdre autant de temps à des mesures de sécurité sanitaire et à la préservation de la santé de nos concitoyens. Je peux me permettre de le dire, car j'ai, vous le savez, une approche circonstanciée et circonspecte du passe vaccinal.
Le groupe Les Républicains vous a toujours donné les moyens de travailler lorsqu'il fallait protéger nos concitoyens. Mais il dit stop quand on dépasse les bornes. Or vous les avez dépassées.