Vous évoquez un intérêt théorique, mais il s'agit d'un impératif constitutionnel. La loi du 5 avril 1884 est au fondement de la législation municipale. Je comprends qu'on nourrisse une certaine nostalgie de ce régime, mais il est nécessaire de faire évoluer ce mode de scrutin. À l'opposé de votre perception, je considère que cette loi permettra de doubler le vivier de candidats potentiels. Aujourd'hui, pour des raisons sociales et culturelles, tenant à la cooptation masculine, à l'ancrage de certaines pratiques, les maires, qui sont à 80 % des hommes, se tournent naturellement vers d'autres hommes. Ce système de listes offrira des solutions aux difficultés que rencontrent les communes, même les plus petites d'entre elles – j'ai, dans ma circonscription, l'exemple de villages de cinquante habitants.
Le dernier congrès de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) était centré sur la place de la femme dans la République. C'est un sujet dont on discute publiquement ; les associations d'élus défendent, en la matière, un message très fort. Peut-être certains ne veulent-ils pas l'entendre. Avis défavorable.