S'agissant de la solennité du vote, je rappelle que le vote par correspondance finit dans l'urne et qu'il est ouvert par la communauté élective le dimanche soir.
Pour ce qui concerne la formation, je crois que l'on ne s'appuie pas assez sur nos bureaux de vote – et c'est le sens de l'amendement que je défendrai en séance publique. Aux États-Unis, le travail accompli par les bénévoles qui tiennent les bureaux de vote dans les semaines qui précèdent le vote est important pour la démocratie. Ce sont des gens qui appellent, qui vérifient, qui regardent, qui discutent. Prendre exemple sur eux serait une manière de faire avancer les choses.
Enfin, je voudrais donner quelques chiffres qui illustrent la différence entre le vote électronique et le vote par correspondance – une différence qui tient aussi à la solennité du vote. Traditionnellement, le vote électronique remplace le vote à l'urne : on a à peu près la participation que l'on attendait mais, au lieu de n'avoir que du vote à l'urne, une partie de celui-ci est remplacée par du vote électronique. Le vote par correspondance, lui, ajoute de la participation : il peut représenter 10, 20, parfois 30 % de participation en plus – une participation que l'on n'avait pas prévue.
Je pense que cette différence tient à l'acte lui-même. Appuyer sur un bouton, ce n'est pas la même chose que de s'installer dans sa cuisine, en face de la propagande électorale, de mettre son bulletin dans une petite enveloppe, puis la petite enveloppe dans une grande, et d'apposer sa signature. Ce n'est peut-être pas aussi solennel que l'isoloir, mais ça l'est davantage que le vote électronique. Et je pense que c'est pour cela qu'on constate, sur le terrain, que le vote par correspondance amène de la participation, qui n'aurait pas existé autrement.