Intervention de François Rampin

Réunion du mardi 20 février 2018 à 9h05
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

François Rampin, SPAN-CGT :

J'ai surtout évoqué les handicaps survenus en cours de carrière, car il s'agit des cas de handicap les plus fréquents à l'Assemblée. Les collègues peuvent hésiter à faire part de leur handicap et à décrire toute la réalité. Un problème se pose aussi sur la façon de donner cette information.

Il faut comprendre que nous sommes une petite administration dans laquelle les affectations sont très précises. En annonçant un handicap, vous craignez de voir se restreindre les postes auxquels vous pouvez être affecté. Une spécificité de l'Assemblée, qui justifie notre statut, c'est la déréglementation horaire totale, mais lorsque vous avez un handicap, la précision horaire peut avoir une grande importance. Lors du récent épisode neigeux à Paris, tout le monde a sans doute un peu mieux compris ce que vivent les personnes handicapées au quotidien. Nous avons tous été confrontés à quelques-unes des questions qu'elles se posent tous les jours : comment et quand rentrer chez soi ? Vous imaginez bien que la déclaration d'un handicap peut faire craindre de ne plus obtenir l'affectation que l'on espère – et cela ne concerne pas que les postes d'encadrement dont parlait notre collègue Alain Géry.

Il faut aussi faire attention aux solutions proposées. Le télétravail peut parfois fonctionner, mais pas pour tous les postes. Pour un administrateur, le télétravail peut aussi devenir une servitude absolue. Il faut donc encadrer cette pratique, et respecter le droit à la déconnexion. La mise en place d'horaires fixes constitue une solution, mais, dans une maison qui travaille à des horaires très peu fixes – vous le savez aussi bien que nous –, ce n'est pas simple, et cela n'est pas sans diverses conséquences.

Tous ces sujets mériteraient d'être abordés de façon globale. C'est la raison pour laquelle nous demandons que les conditions de travail puissent être discutées au sein d'un CHS devenu CHSCT. Ce n'est pas une marotte, mais il nous semble bien qu'il s'agit du lieu où un dialogue permanent pourrait se nouer sur ces questions. Aujourd'hui, lorsque nous abordons les conditions de travail en CHS, nous avons toujours l'impression que nos interventions sont incongrues. On nous répond invariablement : « Évidemment, cela nous préoccupe ! », « Bien sûr, nous nous en occupons ! » Alors, dans ce cas, agissons ! Il nous semble que cette proposition simple ne provoquera pas bouleversement considérable.

Les concours de l'Assemblée dont nous parlions recrutent un très petit nombre de fonctionnaires – cinq à six, en général. Je ne parle pas du dernier concours « balai » d'administrateurs qui a soudainement donné lieu à un énorme recrutement. Ce n'est un scoop d'affirmer, comme le disait Véronique Rotkopf, que, pour qu'un concours républicain soit vraiment républicain, il faudrait mener tout un travail en amont, On sait l'importance que peut avoir aujourd'hui l'inscription dans tel ou tel établissement, même au niveau du secondaire. On retrouve cet état de fait en bout de chaîne, dans les résultats du concours. Les concours dédiés avaient précisément été mis en place pour garantir l'accès de tous à la fonction publique parlementaire.

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