Intervention de Gonzague de Chantérac

Réunion du mardi 6 mars 2018 à 8h45
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Gonzague de Chantérac, délégué à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) :

À mon tour, je vous remercie d'avoir organisé cette table ronde consacrée à la question du handicap. Nous avons pu avoir des expériences personnelles – pour ma part, ce fut avec l'Association des paralysés de France (APF) et des structures liées à l'autisme. En revanche, nous n'avions pas encore eu l'occasion d'échanger sur la manière dont l'Assemblée nationale devait s'organiser pour répondre aux attentes de tous : public, députés, et personnels, quel que soit leur statut. Au nom de la CFTC, je tiens à saluer cette très bonne initiative.

Cette table ronde s'inscrit dans un processus de dialogue naissant : les collaborateurs n'y participent que depuis environ deux ans, ce qui fait que même ceux qui ont une certaine ancienneté n'ont pas connu de processus similaire. Vous l'avez rappelé, un dialogue est nécessaire en dehors des groupes de travail, pour que les organisations représentatives puissent s'exprimer sur le sujet. Cet espace de discussion et d'échanges est une excellente chose.

Dans son fonctionnement, l'Assemblée nationale prend-elle suffisamment en compte le handicap ? Elle a fait des efforts et réalisé quelques travaux pour l'accueil du public : amélioration de l'accès par le 33 quai d'Orsay ; réfection de l'ascenseur des journalistes pour qu'une personne en fauteuil roulant puisse être accompagnée et assister à la séance.

Parmi les nombreux lieux dont l'accès reste très difficile, l'hémicycle est sans doute le plus symbolique. Peut-être avez-vous en tête le cas d'un parlementaire en situation de handicap dont la collaboratrice sera auditionnée au cours de la deuxième table ronde. Ce n'est pas toujours facile. Même s'il n'est pas en fauteuil, ce député a quelquefois besoin d'être accompagné par un auxiliaire. Une réflexion est donc à mener sur l'hémicycle, lieu dont le caractère historique ne doit pas empêcher que la diversité des situations de validité soit pleinement prise en compte.

Mon collègue de la CFDT parlait des ascenseurs. L'un d'entre eux, qui permet d'accéder à la salle Colbert, est condamné depuis deux ou trois ans. De toute façon, ce n'est certainement pas l'accès le plus facile pour arriver à l'Assemblée : le 128, rue de l'Université donne sur des pavés qui ne sont pas égalisés contrairement à ceux de la cour d'honneur après les travaux. Des efforts restent donc à faire pour améliorer l'accès aux bâtiments de l'Assemblée, notamment à celui de la présidence sur lequel notre attention a été appelée à plusieurs reprises.

En débordant un peu du cadre, je dirais que les abords extérieurs de l'Assemblée nationale mériteraient aussi quelques aménagements : les stations de métro n'ont pas d'ascenseur ; les stations de bus sont assez loin des entrées ; certains trottoirs sont étroits et défoncés. Il faut déjà faire un véritable effort pour arriver à l'Assemblée. Nous pouvons élargir notre réflexion à ces sujets si nous ne voulons pas que ce soit un parcours du combattant pour accéder à un bâtiment qui, lui, serait devenu irréprochable.

Les députés nous semblent-ils suffisamment sensibilisés à l'enjeu du handicap ? L'expérience personnelle joue un grand rôle en la matière. Quand vous avez été confronté vous-même au handicap, votre regard change.

Nous profitons de cet échange pour signaler que, d'après ce que nous avons cru comprendre, une deuxième association de députés-employeurs pourrait être en gestation, ce qui serait susceptible d'avoir des conséquences sur les relations que nous entretenons avec la première. Quel serait; dans un tel cas, le cadre de dialogue et de négociation avec cette deuxième association ?

Quoi qu'il en soit, nous serons évidemment toujours partants pour dialoguer avec tout le monde afin de trouver des solutions dans tous les domaines, y compris celui du télétravail. S'il peut parfois être une solution, le télétravail ne doit certainement pas devenir une mesure d'isolement. Les personnes en situation de handicap – physique ou autre – ont besoin de la continuité d'une vie professionnelle normale. Comme tous les salariés, elles doivent pouvoir bénéficier de mesures d'adaptation qui ne deviennent pas des mesures d'isolement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.