Intervention de Alexis Girszonas

Réunion du mardi 6 mars 2018 à 8h45
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Alexis Girszonas, membre du bureau du SNCP-FO :

Un sujet qui peut paraître anecdotique mais qui ne l'est pas, c'est l'attribution des bureaux en début de législature. Cette question est traitée par les secrétaires généraux des groupes, ce qui oblige le député qui aurait un collaborateur en situation de handicap à faire une demande auprès de son groupe. Si la démarche lui paraît difficile, parce qu'il connaît mal le fonctionnement ou parce qu'il a recruté son collaborateur non pour son handicap mais pour ses compétences et qu'il ne tient pas forcément à ce que ce handicap entre en ligne de compte dans des considérations politiques, il ne fera pas cette demande. Quand je suis arrivé en 2012, on m'a répondu que je ne pouvais avoir un des bureaux adaptés du 101 rue de l'Université – il y en a deux, je crois – car je n'étais pas député.

Nous proposons donc que la gestion des bureaux adaptés soit prise en charge par les services de l'Assemblée nationale, ce qui suppose une proportion de tels bureaux un peu plus importante. Dans le cas des handicaps visuels, ce n'est pas un problème d'espace mais de lumière. L'avantage d'une recentralisation de la gestion des bureaux est que cela permettrait aussi de régler la situation des collaborateurs à mi-temps, avec un rapprochement des bureaux qui évite les allers-retours et des pertes de temps aujourd'hui considérables, selon l'état de fonctionnement des élévateurs.

L'un des députés pour lequel je travaille a été rapporteur en 2014 de la loi créant les agendas d'accessibilité programmée. Je m'étais permis à l'époque de faire un tour dans la maison pour lister les points de difficulté. Le diagnostic que nous faisons aujourd'hui se base sur les points relevés à cette occasion.

Au 101 rue de l'Université, les portes sont lourdes à pousser et se referment trop vite. Les élévateurs, à ne pas confondre avec les ascenseurs, devraient faire l'objet d'une maintenance régulière et il faudrait que nous ayons un contact chez les équipes de maintenance ; c'est d'ailleurs pourquoi un correspondant handicap est une idée intéressante. Aujourd'hui, nous devons compter sur le fait que les fonctionnaires veulent bien nous aider ; cela se passe en général très bien mais rien n'est officialisé et cela peut poser problème.

Les rampes d'accès, notamment à la salle des quatre colonnes, ne sont pas aux normes et elles sont dangereuses. Souvent les agents m'aident mais est-ce dans leurs attributions, et qui serait responsable si la manipulation se passait mal ?

Si toutes les campagnes de travaux intègrent désormais la problématique de l'accessibilité, nous souhaiterions de même qu'un plan pluriannuel d'investissement s'étalant sur l'ensemble de la législature prenne en compte cette question. Le suivi de ce plan pourrait être assuré par le Bureau de l'Assemblée. Nous proposons également que soit réalisé un diagnostic des différentes sources lumineuses afin de s'assurer qu'elles sont conformes aux normes définies dans les agendas d'accessibilité programmée de 2014. Je vous avais proposé à titre personnel, bien avant que nous sachions que notre organisation serait auditionnée, de m'accompagner dans un tour de visite ; le bureau du SNCP se joint à moi pour formaliser cette demande.

Permettez-moi un dernier mot sur la sécurité, qui est un enjeu majeur. Je n'ai rencontré un pompier sous la précédente législature que trois mois avant la fin de celle-ci. Il est venu dans mon bureau pour m'expliquer le cheminement à suivre en cas d'évacuation. Je pense qu'ils me connaissent, car ils me voient, mais je ne sais pas quelle est la chaîne de commandement. Au début de la nouvelle législature, j'ai changé de bureau et cherché à me signaler auprès d'agents. On m'a dit que ma présence dans les bâtiments avait bien été remontée mais je n'en ai jamais eu une confirmation officielle.

La question des bureaux très éloignés les uns des autres relève également de la sécurité. L'un de mes bureaux est au 33 rue Saint-Dominique. J'y mets très rarement les pieds parce qu'on y est très isolé, et je ne vous cache pas que j'ai peur de ne pouvoir être identifié s'il m'arrive quoi que ce soit.

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