Intervention de Danielle Dépaux

Réunion du mardi 20 mars 2018 à 8h50
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Danielle Dépaux, présidente de l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI) Île-de-France :

Pour ma part, je suis très francilienne. J'ai été reçue au mois de janvier dernier, en tant qu'animatrice du comité d'entente de la région Île-de-France, par le député de la 18e circonscription de Paris, M. Pierre-Yves Bournazel, sur la question de l'accessibilité aux transports en commun en Île-de-France. Ces comités d'entente ont été créés il y a une vingtaine d'années, à l'initiative de l'UNAPEI. Bien évidemment, nous ne sommes pas les seuls à militer en faveur du handicap : il existe d'autres mouvements en faveur du handicap mental et psychique, et il y a aussi d'autres formes de handicap, sensoriel ou moteur. Au sein de ces comités d'entente, tant au niveau national, que régional ou départemental, ce sont toujours nos associations qui défendent ce discours. M. Bournazel nous a reçus en raison d'un problème de lenteur lié à la mise en accessibilité des transports en commun parisiens, ce qui a donné lieu à une question ouverte et, par son intermédiaire, à une intervention au sein du Conseil de Paris.

J'ai par ailleurs été auditionnée il y a un an au Sénat par la commission chargée des droits des femmes sur la question de savoir si les femmes handicapées n'avaient pas un cumul de handicap, étant femmes et handicapées. J'ai été auditionné à deux reprises, en tant que membre de l'UNAPEI et membre du comité d'entente régional et national sur cette question où j'ai fait ressortir que le handicap occultait la dimension sexuelle puisque l'on est d'abord une personne handicapée puis éventuellement plus tard on se rend compte que l'on est une femme. Mais ce n'est pas une double faute.

Il est extrêmement difficile pour les personnes en situation de handicap d'entrer en relation avec un conseiller départemental ou un député. Par contre, au niveau local elles peuvent entrer plus facilement en relation avec le maire de la commune dans laquelle elles sont domiciliées ou avec l'élu municipal chargé du handicap. Il faut noter que les dernières élections législatives ont constitué un tremplin tout à fait favorable puisque, dans certains départements, des hommes politiques ont été interpellés par nos associations de base. Certains se sont même déplacés pour rencontrer des personnes handicapées mentales dans les établissements et d'autres ont pris la peine de faire transcrire leurs messages en langage « Facile à lire et à comprendre », pour que toute personne handicapée mentale, qu'elle ait ou non le droit de vote, soit informée de ce qui se passe. Toutes ces personnes voient la télévision, entendent des conversations et ont le droit de savoir qui sont ces personnes dont on fait autant de cas.

Les principales personnes handicapées concernées par cette démarche sont bien sûr celles qui sont les plus autonomes. Ce sont aussi les plus « performantes » qui ont accès à la lecture et en particulier, qui ont le droit de vote. Celles-ci peuvent adhérer à l'association « Nous aussi », que l'UNAPEI a soutenue lors de sa création et qu'elle soutient encore, et dont nous pourrons vous parler plus amplement si vous le souhaitez.

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