Pour la transcription en « Facile à lire et à comprendre », il y a deux procédures possibles : soit les personnes déficientes intellectuelles font elles-mêmes le travail avec un éducateur spécialisé dans le cadre des ESAT – c'est l'une de leurs fonctions commerciales – et soumettent le texte aux auteurs ; soit des personnes formées à la rédaction élaborent le texte et le font relire par une personne handicapée, ce qui est le plus efficace.
J'aimerais vous faire part de mon expérience. La région Ile-de-France nous a contactés il y a quelques années pour transcrire en « Facile à lire et à comprendre » l'intégralité du magazine de la région. Sa mise en ligne a suscité un grand enthousiasme dans les établissements et les associations car, enfin, les personnes handicapées pouvaient avoir accès à l'actualité. Après les élections régionales, Valérie Pécresse a souhaité ne conserver que la version numérique, la version papier représentant une source de gaspillage. Le passage de relais a eu un peu de mal à se faire mais les choses semblent désormais sur la bonne voie. Trois ou quatre articles choisis par la région seront mis en ligne à chaque nouvelle édition du magazine. Fait important : au sein même du service de communication de la région, certaines personnes ont été formées à la transcription ou à l'écriture en « Facile à lire et à comprendre », en particulier le rédacteur en chef du magazine.
Au début, nous avions quelques craintes au sujet de la transcription des tribunes libres rédigées par les représentants des partis minoritaires au conseil régional. La « langue de bois » n'est en effet pas comprise par nos enfants, qui ont besoin de choses claires, précises et concrètes. Toutefois, les auteurs de ces tribunes ont été satisfaits de notre travail, ce qui est bien la preuve qu'il est possible de tout retranscrire en « Facile à lire et à comprendre ».