Intervention de Danielle Dépaux

Réunion du mardi 20 mars 2018 à 8h50
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Danielle Dépaux, présidente de l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI) Île-de-France :

En tant que vice-présidente de l'association qui gère le Cap Emploi des Yvelines, je suis bien placée pour savoir que la fonction publique n'est pas très active en matière de recrutement de personnes en situation de handicap. Les embauches se font le plus souvent par le biais de relations. Les personnes qui, au sein de la fonction publique, prennent en compte le handicap, sont le plus souvent elles-mêmes concernées personnellement par le handicap, qu'elles aient un membre de leur famille, un ami ou un voisin en situation de handicap. Tant qu'il en sera ainsi, la situation ne pourra évoluer rapidement.

Le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) a lancé pendant trois ans la mission « Quota zéro » afin que la fonction publique rattrape son retard dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Celle-ci n'a en effet pas les mêmes obligations que les entreprises, qui sont soumises à une obligation d'emploi de travailleurs handicapés fixée à 6 % de l'effectif total. Dans les Yvelines, le travail mené a été relativement efficace, même si les objectifs n'ont pas pu être atteints. Il est entré dans les esprits que les personnes handicapées pouvaient être engagées, qu'il s'agissait de personnes formées, éduquées, tous types de handicap confondus. Il reste à bien faire comprendre que ce n'est pas à l'environnement professionnel d'attendre que la personne handicapée s'adapte à lui mais à lui de s'adapter à la personne handicapée.

Il n'y a pas seulement à améliorer l'accessibilité pour les personnes en fauteuil roulant. Il y a tout un travail à mener pour modifier la signalétique – en associant les images aux textes, en recourant aux couleurs – au bénéfice non seulement des personnes handicapées mais aussi aux personnes ayant un faible accès à la lecture et aux personnes malvoyantes.

Pour répondre à votre question sur les visites, je suis bien placée. Ancien professeur, je suis guide conférencière spécialisée dans l'accueil des personnes handicapées mentales, mais aussi des personnes souffrant de handicaps visuels. L'UNAPEI délivre des formations à l'accessibilité « S3A », le symbole d'accessibilité, d'accueil et d'accompagnement formé par deux visages superposés joints par un même sourire. Pour ma part, j'ai participé à la formation « S3A » de tout le personnel du centre commercial Parly 2, des cadres jusqu'aux agents de sécurité. Nous intervenons également à la RATP, à la SNCF, auprès des services chargés des contrôles, à la gendarmerie nationale et dans les musées. Le handicap mental est un handicap invisible et le fait qu'il ne soit pas bien pris en compte peut être très mal vécu par la personne handicapée, surtout dans des situations de stress qui peuvent la rendre agressive ou la paralyser.

Pour la formation des personnes qui font les visites à l'Assemblée, vous avez donc en face de vous une personne compétente. J'ai formé des guides conférenciers au Conservatoire national des arts et métiers et suis intervenue au Louvre.

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