Intervention de Lucie Loncle Duda

Réunion du mercredi 13 mars 2019 à 13h30
Groupe de travail sur les conditions de travail à l'assemblée nationale et le statut des collaborateurs parlementaires

Lucie Loncle Duda, présidente de l'Association des collaborateurs progressistes :

S'agissant du ressenti sur le harcèlement, nous aurions besoin d'une personne ressource, qui accompagne psychologiquement les collaborateurs et les aide à identifier le problème : harcèlement, burn-out ou simple fatigue due à une période intense de travail. Nous ne devons pas oublier que les députés sont sans arrêt dans leur action, ce qui peut expliquer leurs sautes d'humeur, quand les collaborateurs peuvent bénéficier d'une coupure chez eux. De la même façon, il peut arriver que la vie personnelle des collaborateurs vienne troubler leur vie professionnelle.

Je vous rejoins au sujet des conditions de travail des députés. Mais nous connaissons la réponse des Questeurs sur les travaux à l'Hôtel de Broglie, qui permettront de bénéficier de plus grands bureaux, sous la prochaine législature.

Au mois de mars 2018, nous avions reçu du service de la Gestion financière et sociale les chiffres de 2017 relatifs aux salaires, notamment au salaire horaire brut moyen, ou aux ruptures de contrat. Notre association est a priori contre la grille salariale, sans être opposée à un minimum salarial, qui correspondrait au profil d'un poste de secrétariat. Il me semble, comme à beaucoup d'autres collaborateurs, qu'un collaborateur à Paris ne peut pas être payé 1 800 euros par mois, dans la mesure où ce salaire ne permet pas de louer un logement décent. Les chiffres de la gestion financière sont pratiques, en ce qu'ils donnent le salaire horaire brut moyen par type de profil : cadre ou non cadre, circonscription ou Assemblée, homme ou femme. Cela permet de se comparer.

Mais l'enveloppe actuelle ne permet pas d'établir une vraie grille salariale. Ne forcerait-elle pas les députés à n'avoir que des collaborateurs juniors ? Ma députée, par exemple, a fait le choix d'un collaborateur senior, qui est bien payé pour accompagner beaucoup de projets en circonscription. Serait-il payé au même montant, s'il y avait une grille salariale ? Si ce n'était pas le cas, aurait-il accepté le poste ? Beaucoup de collaborateurs craignent que les députés ne remettent en cause leur salaire, ce que le droit du travail interdit pourtant – mais on ne sait jamais... Il faudrait étudier la portabilité de l'ancienneté. Un collaborateur, qui travaille depuis plus de deux ans, a un profil senior : sa différence de rémunération est payée par l'Assemblée et non pas par les députés. Une grille salariale, à enveloppe constante, ne priverait-elle pas les députés de profils de qualité ?

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