Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mercredi 29 avril 2020 à 15h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud, président :

Madame la ministre, je vous remercie, au nom de tous mes collègues, d'avoir répondu à notre sollicitation.

Avant toute chose, je voudrais saluer les chercheurs, les doctorants et les étudiants mobilisés dans nos hôpitaux et nos laboratoires publics depuis plusieurs semaines. Même si la recherche enregistre des avancées chaque jour, grâce à l'intense mobilisation de la communauté scientifique partout dans le monde, chacun sait que la gravité de cette crise sanitaire tient pour beaucoup aux inconnues que recèle toujours cette maladie épidémique : sa contagiosité, sa diffusion géographique, ses signes et son évolution cliniques, les facteurs de risque individuels, etc. Espérons que la recherche nous permettra bientôt de disposer d'un traitement et d'un vaccin, dont nous devrons veiller à ce qu'ils bénéficient à toutes et à tous, partout dans le monde. Quant au succès de la stratégie de déconfinement annoncée par le Premier ministre, il dépendra pour beaucoup de notre capacité à mettre au point et à produire des tests de dépistage et des tests sérologiques. Or la France est en retard dans ce domaine.

Nous examinerons lors de l'audition suivante avec les chercheurs, ces questions sous l'angle scientifique et prospectif ; avec vous, madame la ministre, nous voulons aborder deux thématiques.

Premièrement, la façon dont s'est opérée la mobilisation massive des chercheurs face à ce défi majeur. Pouvez-vous dresser un panorama des projets de recherche en cours et de ce que l'on peut en attendre, à court et à moyen terme ? Les moyens financiers dégagés, notamment le fonds d'urgence pour la recherche sur le Covid-9, d'un montant de 50 millions, vous semblent-ils suffisants, quand le Canada annonce y consacrer 1 milliard d'euros ?

Pendant ce temps, d'autres pans de la recherche fonctionnent au ralenti ou sont à l'arrêt ; certains laboratoires s'inquiètent du retard qu'ils prennent dans des domaines tout aussi essentiels. Comment soutenez-vous les laboratoires, comment prolongez-vous les contrats de recherche, sachant que les contractuels n'ont pas droit au chômage partiel ? Pourquoi les deux projets de loi de finances rectificative n'ont-ils pas accordé des moyens supplémentaires à la recherche ? Les chercheurs engagés dans la lutte contre le Covid-19 et tous les autres chercheurs n'en auraient-ils pas besoin ?

Deuxièmement, la façon dont s'organise la fin de l'année universitaire. De quels moyens disposent les universités pour maintenir des cours à distance, assurer la continuité pédagogique, garantir la bonne tenue des examens et des concours, mais aussi préparer la prochaine rentrée, dont il se murmure qu'elle pourrait n'avoir lieu qu'en janvier ? Que faites-vous pour lutter contre la précarité étudiante, sachant que 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté ? Quelles sont les perspectives d'insertion professionnelle des jeunes diplômés dans le contexte difficile que nous connaissons, alors que l'aide à la recherche du premier emploi a été supprimée le 1er janvier 2019 ?

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