La crise renforce les inégalités et aggrave les situations déjà dégradées, notamment celle des étudiants. Or, je m'étonne que le Premier ministre ne les ait pas mentionnés hier dans la liste des personnes qui souffrent de la crise au plan social. Il me semble, du reste, qu'aucune ligne budgétaire ne leur a été consacrée dans le projet de loi de finances rectificative. Pourtant, l'insalubrité des conditions de logement dans certains CROUS a été dénoncée. Vous avez indiqué que les étudiants salariés pourraient bénéficier du dispositif de chômage partiel, mais qu'en est-il de ceux qui occupent des emplois « ubérisés » et des étudiants étrangers dont la situation est encore plus précaire ? Les loyers perçus par les CROUS seront suspendus en avril ; j'estime qu'ils auraient dû l'être dès mars et qu'ils devront l'être également en mai et en juin. Qu'en pensez-vous ?
Il est temps enfin de nous interroger sur le crédit d'impôt recherche, dont le montant s'élève à plusieurs milliards et que des entreprises utilisent, grâce à diverses astuces, pour bénéficier d'une exonération fiscale. Quoi qu'il en soit, cet argent manque à la recherche publique française. Sanofi va donner 100 millions aux hôpitaux, mais versera 4 milliards de dividendes et a annoncé 300 suppressions d'emplois… Ces chiffres illustrent bien le problème soulevé par le crédit d'impôt recherche.