La répartition des financements que j'ai évoquée vaut pour l'ensemble de la recherche, publique et privée. Des essais cliniques sont par exemple réalisés à la fois par des CHU et par des groupes pharmaceutiques ; tout le monde est mobilisé ; Et dès qu'un vaccin aura été trouvé, il faudra le produire, ce qui n'est pas du ressort de la recherche publique.
Si le vaccin sur lequel travaille l'Institut Pasteur devait s'avérer efficace, sa production serait aisée car le véhicule utilisé est déjà connu. À défaut, l'État se mobilisera pour anticiper les besoins et identifier les sources de production.
L'ensemble des laboratoires sont à la disposition du ministère des solidarités et de la santé pour la mise en œuvre des dépistages – les actes administratifs nécessaires ont été pris – et les préfets pourront les réquisitionner. Toutefois, les personnels des laboratoires vétérinaires ou de recherche ne peuvent prendre en charge les prélèvements et le rendu des résultats, lequel requiert un médecin biologiste. La chaîne s'organise donc pour éviter les goulots d'étranglement.
De nombreuses autres actions de recherche sont menées qui, bien que peu visibles, n'en sont pas moins utiles : ainsi, les laboratoires de chimie fabriquent du gel hydroalcoolique, les laboratoires du CEA ont testé la possibilité de réutiliser les masques.
Concernant l'essai clinique Discovery, je vous transmettrai par écrit le détail des analyses intermédiaires.
Toutes les formes de recherche doivent être soutenues, parce qu'on ne sait jamais d'où peuvent venir les solutions, et il importe d'assurer une certaine continuité entre les connaissances produites par la recherche académique et la recherche et développement menée au sein des grands groupes. Des start-up issues de laboratoires s'associent avec des groupes habituellement concurrents pour trouver des solutions, ce qui démontre la force de la recherche dans notre pays.
La précarité chez les étudiants est un sujet dont je me préoccupe depuis longtemps, bien avant la crise.
Soyons clairs : les loyers des CROUS n'ont pas été annulés, il a seulement été annoncé que, contrairement à ce que prévoit la règle de préavis usuelle, le paiement du mois d'avril ne serait pas dû pour ceux qui auront quitté leur logement courant mars. Pour les autres, le loyer n'est pas suspendu. Nous tâchons néanmoins d'accompagner les étudiants restés dans les résidences universitaires, dont les travaux de réhabilitation ont par ailleurs bien avancé.
Pas moins de 80 millions d'euros ont ainsi été versés aux établissements et aux CROUS pour aider directement les étudiants, boursiers ou non, notamment pour leur alimentation, leur équipement informatique ou le paiement de leur loyer. La précarité et la fragilité psychologique de ce public sont bien prises en compte, en particulier grâce aux enseignants, enseignants-chercheurs et aux personnels des CROUS, qui sont les plus à même d'identifier les besoins.
Le travail engagé avec les associations sur la question du revenu étudiant, beaucoup moins simple qu'il n'y paraît, va évidemment se poursuivre.
Quant aux résidences privées, dont la plupart se sont vidées de leurs occupants, elles sont elles-mêmes en grande difficulté financière. Nous faisons en sorte que les locataires encore présents soient contactés et aidés aussi efficacement que possible.