Le Président de la République a souhaité que sur les 5 milliards d'euros supplémentaires consacrés à la recherche, 1 milliard aille à la « santé globale ». Celle-ci inclut la recherche médicale mais aussi les disciplines fondamentales qui produisent et font circuler les connaissances que la recherche médicale met en application. Parfois, dans le cadre de la « recherche action », on mobilise toutes les intelligences pour parvenir à des résultats rapidement mais ce n'est pas le fonctionnement normal de la recherche.
Il s'agit bien d'investir 25 milliards d'euros ces dix prochaines années, en portant l'investissement public annuel de 15 à 20 milliards. En France, comme dans la plupart des pays, l'investissement public représente environ un tiers de l'investissement global en matière de recherche, les deux autres tiers relevant du privé. Nous souhaitons que cette répartition soit maintenue malgré l'accroissement de l'effort public, ce qui suppose de faire passer l'investissement privé de 30 à 40 milliards.
L'État n'a pas conduit de façon continue une politique suffisamment ambitieuse d'investissement dans les laboratoires, les équipements, les infrastructures de recherche. Ne nous étonnons pas que cela soit compliqué quand, après l'avoir désinvestie, on se retourne vers la recherche en lui demandant de tels efforts ! La France a la chance de figurer encore parmi les grands pays de recherche, avec des disciplines d'excellence comme l'infectiologie, la virologie et l'épidémiologie. Il est important que nous réinvestissions dans la recherche, en faisant évoluer, par exemple, le programme 172 de 800 millions d'euros sur deux ans pour atteindre 25 milliards d'euros dans dix ans, alors qu'il n'a progressé que de 50 millions durant les cinq dernières années.
En matière d'évaluation des participants aux programmes d'échanges internationaux, les décisions devront être prises de manière à favoriser les étudiants. Nous sommes convenus que leur deuxième semestre serait évalué par leur établissement d'origine ou par l'université partenaire, sans qu'ils aient à voyager pour passer les examens en présentiel : la majorité des universités les ont d'ailleurs annulés. Ou bien l'établissement d'origine de l'étudiant évalue son semestre, ou bien l'université partenaire lui fait passer des évaluations ; dans tous les cas, tout devra être fait pour jouer au bénéfice des étudiants.
L'absence de contrat d'apprentissage ne doit pas bloquer l'inscription au cursus. Cela n'a d'ailleurs jamais été un facteur bloquant, il appartient généralement à l'étudiant d'en faire la preuve ultérieurement, mais nous appelons les établissements à faire preuve de bienveillance.
Nous tirerons les leçons de cette crise, mais l'enseignement à distance est un mode de formation très particulier qui ne peut en aucun cas se substituer à l'interaction humaine, au fondement de tout enseignement. Ainsi, nous veillons sur les campus connectés à ce qu'une personne accompagne systématiquement les étudiants, les motive, vérifie qu'ils travaillent, répondent à leurs questions. La relation entre l'enseignant et son étudiant reste primordiale.
La CVEC est reversée en fonction du nombre d'étudiants inscrits : c'est une simple règle de trois. Il n'y a donc pas de disparités.
Tous les étudiants du supérieur doivent maîtriser une langue étrangère et cette maîtrise doit être certifiée. C'est précisément pour que le CLES accède aux standards internationaux et soit reconnu internationalement que nous nous le finançons, au même titre que le TOEFL et le TOEIC. Nous ne recommandons pas de certification privée étrangère.
Les stratégies sont différentes selon que l'on utilise des tests virologiques ou sérologiques. Si le dépistage massif dans les EHPAD alsaciens avait dû débuter avec un test sérologique, il est fort à parier qu'un nombre équivalent de porteurs asymptomatiques auraient été détectés, d'autant que les IGM n'apparaissent que six à sept jours après l'infection, alors qu'un test virologique détecte la présence du virus dès l'apparition de l'infection. Ce dont il faut être conscient, c'est qu'une immunité acquise ne dispense pas d'observer les gestes barrière : une personne protégée par ses propres anticorps peut être vectrice du virus. Ces tests sont en cours de validation par le centre national de référence. Ils sont tous suivis avec beaucoup d'attention, et surtout utilisés avec toutes les garanties de sécurité afin d'éviter qu'ils ne produisent de faux résultats : on imagine les conséquences catastrophiques qui pourraient en résulter.