Le rôle du comité analyse, recherche et expertise, que je préside, est d'éclairer les pouvoirs publics sur les grandes priorités scientifiques, technologiques et thérapeutiques sur lesquelles il faut se concentrer de façon urgente.
Nos activités sont de trois ordres. Tout d'abord, nous donnons des avis au ministre des solidarités et de la santé sur des propositions soumises directement au ministère, sans passer par la procédure d'appel d'offres. Dans ces avis, nous tentons d'identifier les solutions innovantes pouvant apporter des réponses rapides à l'épidémie de Covid-19. À titre d'exemple, nous sommes en train d'analyser plus de 300 fiches afin de donner un avis sur chacune d'elles. Ces fiches nous permettent d'orienter des projets vers le consortium REACTing ou de coordonner des projets similaires pour les renforcer. Il s'agit d'une sorte de veille scientifique. Nous pouvons également orienter des études vers des appels à projets ou recommander un financement immédiat pour le lancement d'un projet.
Notre deuxième activité est d'informer et d'alerter les ministres, sous la forme de notes flash, sur des sujets pertinents pour trouver une réponse rapide à l'épidémie.
Enfin, nous émettons des propositions et des recommandations sur des recherches innovantes. Nous centrons toutes nos activités sur les tests, les traitements, le développement d'un vaccin, le numérique et l'intelligence artificielle.
Nous avons produit une dizaine de fiches que nous avons transmises aux ministres. Nous poursuivons nos réflexions, souvent pour répondre à une saisine de la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, ou pour étudier des sujets qui nous paraissent importants pour la stratégie de sortie du confinement.
Le CARE est composé de douze membres. La nomination d'une bonne partie d'entre eux a été suggérée par leur organisme de recherche ; d'autres sont des experts qui complètent les compétences présentes dans le comité. Nous comptons des cliniciens-chercheurs et des experts dans les domaines du diagnostic, de l'intelligence artificielle, de la virologie et des sciences humaines et sociales. Nous essayons d'être le plus complémentaires possible du conseil scientifique Covid-19, dont le rôle consiste plutôt à accompagner les autorités dans la stratégie de santé publique. Notre comité a d'ailleurs la chance d'avoir deux membres qui siègent également dans le conseil scientifique, ce qui facilite la coordination de l'action des deux instances. Je suis en contact presque quotidien avec le président Jean-François Delfraissy, et nous avons commencé à tenir des réunions communes.